#020 Banque : Agences bancaires : Pourquoi de plus en plus d’agences ferment leurs portes ?

Depuis 2007, 5 % des agences bancaires ont été fermées. Ce sont près de 2 000 succursales qui ont été effacées des réseaux d’agences pour cette période, et ce n’est pas près de s’arrêter.

Si tout le monde y voit un désastre, cela fait partie en revanche des stratégies de mutation du secteur bancaire, afin d’améliorer les offres de services, en fonction des attentes et des pratiques actuelles.

Les banques traditionnelles en tête des fermetures

Les grandes enseignes comme Société Générale, LCL et BNP Paribas enregistrent le plus de fermetures sur l’ensemble du territoire.

La raison est que jusqu’en 2007, 30 % des agences s’étaient amassés dans seulement 1% des agglomérations, et généralement dans la même rue.

Les municipalités sont alors intervenues pour stopper l’envahissement des meilleurs emplacements par les banques et les agences immobilières, au détriment des commerces de proximité.

À la campagne, par contre, les établissements mutualistes comme le Crédit Agricole ou la Banque Postale sont moins concernés par ces fermetures.

Pourtant, malgré une réduction de 5 %, le réseau d’agences bancaire français compte encore 37 209 agences jusqu’en 2017. Autant que le nombre de communes françaises (30 000), et encore bien loin, au-dessus de celui de l’Allemagne, classé 2e en Europe avec le plus grand nombre d’agences bancaires recensées. Ils ont cependant réduit de près de 10 000 agences leurs réseaux.

S’adapter aux nouvelles habitudes des clients

Ces mesures de réduction des effectifs des agences ont été entamées à cause de la révolution numérique qui a modifié les habitudes de la population.

La fermeture des 2 000 agences n’a pas impacté le nombre de clients. Pour cause, l’apparition des smartphones et l’accès facile à internet ont rendu possible les transactions à n’importe quel endroit. L’apparition des « mobile money » n’a fait que diminuer l’utilisation d’argent liquide au quotidien.

• De plus, l’arrivée des géants du web comme Google, Amazon, Facebook ou Apple (connu sous le sigle GAFA), avec leurs modes de transactions financières digitales, a poussé les banques classiques à rattraper leurs retards.

Réduire de 20 à 30 % l’effectif des agences

Chacune des sociétés bancaires entend accélérer la réduction d’effectif de l’ordre de 20 à 30 %.

LCL par exemple, avec 198 fermetures, veut encore fermer entre 80 à 110 agences jusqu’en 2021. Pour sa part, la Société Générale veut se limiter à 1 700 agences en 2020, en effet, elle comptait 2 018 agences en 2017. En ce qui concerne la BNP Paribas, elle annonce début 2017 vouloir fermer 10 % de ses agences jusqu’en 2020.

Ces efforts ne constituent cependant qu’une infime partie des mesures pour concurrencer les géants du Net.

En effet, ces fermetures doivent être compensées par la création d’agences plus modernes, plus sophistiquées, avec du personnel hautement qualifié.